Amour et violence : conversation avec Lea Melandri
Les mobilisations #MeToo et féministes à travers le monde ont remis au cœur du débat un des slogans historiques du féminisme, "le personnel est politique". Comment parler de féminicide et de patriarcat sans prendre en compte l’importante et structurelle relation entre amour et violence ? Francesca Barca s'est entretenue avec Lea Melandri.
Lea Melandri (1941) est une essayiste, écrivaine et journaliste italienne. Elle est l’une des figures historiques du féminisme italien. Son ouvrage Amore e violenza. Il fattore molesto della civiltà (« Amour et violence. De la société du harcèlement », qui sera traduit en français en juin par Sens Public) est paru en 2011 et réédité en 2024. Le texte a déjà été traduit en anglais. Pour ses autres écrits, consultez Lea’s Archive.
La « domination masculine » présente une particularité par rapport aux autres. Laquelle ?
Lea Melandri: De tous les domaines que l’histoire a connus, le domaine masculin est tout à fait particulier en ce qu’il passe par les événements les plus intimes, tels que la sexualité, la maternité, les relations familiales. L’homme est l’enfant de la femme, il rencontre un corps autre que le sien qui l’a engendré au moment de sa plus grande dépendance et de sa plus grande impuissance.