Le salaire minimum, rempart contre la pauvreté
Comparée à d’autres pays européens, la France compte davantage de salariés payés au salaire minimum, mais ceux-ci ne sont pas pauvres pour autant.
Le salaire minimum, rempart contre la pauvreté
Comparée à d’autres pays européens, la France compte davantage de salariés payés au salaire minimum, mais ceux-ci ne sont pas pauvres pour autant.
Les Françaises et les Français ont-ils plus souvent du mal à vivre de leurs salaires que leurs voisins européens ? Non, dans l’ensemble, ce n’est pas le cas. Sur les 23 pays de l’Union qui ont un salaire minimum, le Smic français figure parmi les plus élevés : en matière de salaire mensuel, il est, selon les données d’Eurostat, le 6e d’Europe, derrière ceux du Luxembourg, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. Le Smic français est cependant aussi un de ceux qui ont le moins augmenté depuis dix ans : entre le premier semestre 2009 et le premier semestre 2019, il n’a gagné que 15,2 %. Il n’y a qu’en Belgique (14,9 %), en Irlande (13,3 %) et en Grèce (– 16,4 %) que cette évolution a été moindre sur la même période.
Beaucoup de smicards en France
La France figure également parmi les pays d’Europe où l’on dénombre le plus de salariés dont la rémunération est proche du Smic. On peut le mesurer en particulier en comparant le salaire médian (50 % des salariés gagnent plus et 50 % moins) et le salaire qui marque la limite des 10 % des salariés les moins bien payés. Selon Eurostat, ce ratio était en France de 1,51 en 2014, dernière année connue à l’échelle européenne, un des plus faibles aux côtés des pays nordiques, de l’Italie et de la Belgique. Ce qui indique une forte concentration des salariés dans le bas de l’échelle des salaires. A contrario, ce même ratio était alors de 2 en Allemagne, le pays d’Europe où il était le plus élevé. En 2014, l’Allemagne ne s’était cependant pas encore dotée d’un Smic.
Peu de salariés pauvres
Pour autant, les salariés français sont relativement peu souvent des « salariés pauvres », c’est-à-dire vivant dans des ménages dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian de l’ensemble des Français. En 2017, 6,1 % des salariés de l’Hexagone étaient dans ce cas, selon Eurostat. C’est certes nettement plus que le 1,3 % de salariés pauvres finlandais ou les 2,6 % seulement de salariés tchèques qui sont dans une telle situation. Mais c’est aussi sensiblement moins que la moyenne de la zone euro (7,8 %) et quasiment deux fois moins qu’au Luxembourg (13,2 %), en Espagne (11,5 %) ou encore en Italie (10,1 %).
Bref, le Smic, combiné aux systèmes sociaux en place, protège encore assez bien les salariés français de la pauvreté laborieuse, même si le niveau de ce Smic a très peu augmenté toutes ces dernières années.