Le nombre de travailleurs pauvres augmente de 12 % dans l’Union européenne
Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté dans 16 pays de l’Union européenne. En conséquence, la Confédération européenne des Syndicats réclame une révision de la directive de la Commission européenne sur le salaire minimum.
Le nombre de travailleurs pauvres augmente de 12 % dans l’Union européenne
Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté dans 16 pays de l’Union européenne. En conséquence, la Confédération européenne des Syndicats réclame une révision de la directive de la Commission européenne sur le salaire minimum.
D’après la Confédération européenne des Syndicats (CES), le nombre de travailleurs pauvres a augmenté dans la majorité des Etats membres de l’Union européenne (UE) au cours des neuf dernières années. Plus précisément et d’après Eurostat, le pourcentage de travailleurs exposés au risque de pauvreté s’est accru dans 16 pays entre 2010 et 2019. Cette augmentation est en moyenne de 12 %. Les pays les plus touchés sont la Hongrie (58 %), le Royaume-Uni (51 %), l’Estonie (43 %), l’Italie (28 %) et le Luxembourg (27 %).
En moyenne, l’UE compte 9,4 % de travailleurs pauvres. Le Luxembourg affiche le taux le plus élevé (13,5 %), suivi de l’Espagne (12,7 %), de l’Italie (12,2 %), du Portugal (10,8 %) et du Royaume-Uni (10,3 %). Avec 7 % de travailleurs pauvres, la France connaît une augmentation de 9 % du nombre de personnes concernées.
Ce phénomène affecte particulièrement les jeunes, les travailleurs migrants et les personnes employées à temps partiel. Face à une telle situation, la CES propose qu’une clause interdisant de fixer les rémunérations sous le seuil de risque de pauvreté soit intégré à la directive sur le salaire minimum proposée en octobre 2020 par la Commission.
La Confédération demande également l’interdiction d’allouer des fonds publics aux entreprises qui refusent à leurs travailleurs le droit à la négociation collective. En effet, selon Esther Lynch, la secrétaire générale adjointe de la CES, « la négociation collective est le meilleur moyen de faire en sorte que les travailleurs reçoivent leur juste part de la richesse créée mais la directive de la Commission doit être amendée si l’on veut s’assurer que les Etats membres soutiennent les syndicats dans leur tentative de faire accepter les conventions collectives par un plus grand nombre d’employeurs. ».
Enfin, la CES souhaiterait que certaines catégories de travailleurs, comme les employés domestiques et les jeunes, ne soient plus exclues de fait du salaire minimum légal.
« Il est scandaleux que, malgré la croissance économique, le nombre de travailleurs vivant dans la pauvreté soit plus élevé aujourd’hui que lors du pic de la crise financière. Il est clair que l’UE doit agir », estime en outre Esther Lynch.