Des sols de plus en plus artificiels
Routes, maisons, centres commerciaux, nos modes de vie artificialisent les sols. Ce phénomène aggrave la crise écologique que traverse aujourd’hui la planète.
Des sols de plus en plus artificiels
Routes, maisons, centres commerciaux, nos modes de vie artificialisent les sols. Ce phénomène aggrave la crise écologique que traverse aujourd’hui la planète.
Les recul des terres agricoles, nécessaires pour nourrir l’humanité accentue les problèmes d’écoulement des eaux de pluie, nuit à la biodiversité en perturbant les habitats et les déplacements de nombreuses espèces… Comment se situent les différents pays européens sur ce plan ?
Les pays du Nord en tête
Les différences sont importantes. Entre le pays où, rapporté à sa population, l’artificialisation est la plus élevée, la Finlande, et celui où elle l’est le moins, Malte. L’écart était selon Eurostat de 1 à 6.
Parmi les pays où l’artificialisation est la plus développée, on trouve deux catégories. D’une part, les pays d’Europe du Nord peu densément peuplés où l’habitat est très dispersé et où les conditions climatiques poussent à prévoir des surfaces couvertes importantes pour toutes les activités humaines. D’autre part des pays d’Europe du Sud comme Chypre, le Portugal, la Croatie ou encore la Grèce qui se caractérisent à la fois par des populations déclinantes, donc de nombreux logements vides ou sous utilisés, et un afflux saisonnier de touristes important.
Parmi les pays n’appartenant pas à ces deux catégories, la France se caractérise par un niveau d’artificialisation particulièrement élevé. Chaque Français occupe en effet en moyenne au sol 443 m2 de terres artificialisées selon Eurostat. Cela représente 21 % de plus qu’un Espagnol, 29 % de plus qu’un Italien, 36 % de plus qu’un Allemand, 42 % de plus qu’un Belge, 56 % de plus qu’un Polonais, 65 % de plus qu’un Néerlandais ou encore 79 % de plus qu’un Britannique. Bref, parmi les pays de l’Europe tempérée nous sommes – de loin – les champions de l’artificialisation. C’est lié à la fois à une faible densité de population, qui pousse à l’étalement urbain et nécessite le maintien d’infrastructures, routières notamment, peu utilisées, et à des choix urbanistiques qui ont favorisé depuis des décennies l’habitat pavillonnaire et les centres commerciaux en périphérie des villes.
Une dynamique importante
Si on s’intéresse à la dynamique de cette artificialisation , on constate qu’elle reste importante : entre 2009, année la plus ancienne connue, et 2015, la surface moyenne artificialisée par habitant a progressé de 6,4 % en Europe, de l’ordre de 1 % par an.
Les pays où la progression est la plus marquée sont à la fois les pays en crise où la population a reculé, comme la Grèce notamment ou les pays baltes, mais aussi les pays qui ont plutôt profité de cette crise comme l’Allemagne ou les Pays Bas.
La France figure en revanche, avec l’Italie, parmi les pays où l’artificialisation a le moins progressé au cours des années récentes. Est-ce simplement un effet du coup d’arrêt majeur qu’a connu l’économie du pays durant cette période ou plutôt le signe qu’on parvient enfin à maîtriser le phénomène ? Il faudra attendre de voir comment évoluent les prochaines données pour le savoir.