Budget italien rejeté : quelle est la situation ailleurs en Europe ?
L’Italie fait l’objet d’une procédure sans précédents de retoquage de son projet de budget. Rome estime que son cas n’est pas le plus “grave” au sein de l’UE. Qu’en est-il des autres pays ?
Budget italien rejeté : quelle est la situation ailleurs en Europe ?
L’Italie fait l’objet d’une procédure sans précédents de retoquage de son projet de budget. Rome estime que son cas n’est pas le plus “grave” au sein de l’UE. Qu’en est-il des autres pays ?
C’est une première dans l’histoire de l’Union. Le 23 octobre, la Commission européenne a rejeté le budget italien pour l’année 2019. En cause, un gouvernement qui ne veut retoucher son plan budgétaire, et qui assume sans complexe ses 130 % de rapport dette/PIB et 2,4 % de déficit public. Au mieux, optimiste, au pire, irréaliste, Rome espère compenser avec une croissance de 1,5 %.
L’Italie encourt de passer sous la procédure de déficit excessif, et ça, ce n’est pas inédit. Sur le sujet italien, le président français Emmanuel Macron jugeait d’ailleurs la semaine précédente, que la France n’avait pas à donner de leçons à ses voisins outre-alpins, « après dix ans passés en procédure de déficit excessif ».
Ce mécanisme, théoriquement mis en place en cas de dépassement du seuil des 3 % de déficit fixé pour les pays membres de la zone euro, permet à la Commission de surveiller, voire de sanctionner ces Etats membres en difficulté. Si la procédure de déficit excessif a déjà été enclenchée à l’encontre de la majorité d’entre eux, jamais la Commission n’avait passé le pas politique de rejeter un de leurs budgets.
En 2009, la crise financière fait exploser les finances européennes. La Grèce atteint 15 % de déficit public. L’année suivante, l’Irlande bat des records avec 32 %, conséquence du sauvetage de son système bancaire. Grâce aux 85 milliards d’euros d’aide du mécanisme de stabilité financière, elle repassera à 12,8 % en 2011. A ce moment-là, l’Italie ne faisait pas si pâle figure : si la dette de la Grèce a toujours été très élevée (115 % du PIB en 2010), son déficit restait relativement contenu à 4,2 % (2010).
En 2011, ils étaient 23 Etats membres, sur 27, à être surveillés par la Commission. Y ont échappés, le Luxembourg, la Suède, la Finlande, et l’Estonie, particulièrement bons élèves. En revanche, le Royaume-Uni et la Grèce y sont restés jusqu’en 2017, et la France jusqu’en juin dernier. L’Espagne devrait en sortir en 2019.
Tour d’horizon des situations budgétaires des Etats membre de l’UE en 2017 :